Si vous vous inquiétez pour la planète…

Nous savons maintenant hors de tout doute que le bétail concourt considérablement aux problèmes environnementaux. Outre la souffrance infligée aux animaux, raison majeure qui incite les gens à adopter une alimentation végétarienne ou végétalienne, la nourriture de provenance animale exige beaucoup plus de ressources et génère davantage de pollution qu’une alimentation à base de végétaux. Il n’est donc plus à démontrer que notre alimentation cause bon nombre de dégâts environnementaux : rareté de l’eau, déforestation, extinction de certaines espèces, réchauffement climatique…, autant de pressions sur l’environnement qui menacent l’avenir de l’être humain. Pourtant, la quantité de viande et de lait consommée par habitant ne cesse de s’accroître dans les pays en développement. Réflexion sur l’impact de nos choix alimentaires sur l’écologie et notre bien-être.

L’élevage, grand consommateur d’eau…

L’eau potable est une ressource inestimable qui se raréfie et devient de plus en plus polluée aux quatre coins du monde. Et l’agriculture, l’élevage plus particulièrement, consomme l’eau douce en quantité impressionnante. À l’échelle mondiale, l’élevage constitue 8 % de toute la consommation humaine d’eau. La pollution des eaux sur le territoire européen est attribuable dans une forte proportion aux élevages massifs. Les quantités d’eau requises sont notablement importantes pour la viande et les produits laitiers, comparativement aux graines de soja (1800 L pour 1 kg) : 5000 L pour 1 kg de fromage, 15 500 L pour 1 kg de bœuf et 3900 L pour 1 kg de poulet[1]. Les animaux nourris avec des céréales et à l’herbe nécessitent beaucoup plus d’eau que les productions végétales.

L'élevage, grand consommateur d'eau…

…et grand consommateur de terres également

L’élevage est aussi un monumental consommateur de terres. Il faut jusqu’à 17 fois plus de superficie de terre pour sustenter les animaux que pour produire du soja. Ce ne sont pas moins de 70 % de l’ensemble des terres agricoles et 30 % de la surface émergée de la planète que la production de bétail accapare. Et le surpâturage engendre de graves problèmes d’érosion des sols. C’est de cette façon que 20 % des terres à pâturage ont été ravagées et la vitesse de ce saccage s’accentue de façon troublante. Ce sont les États-Unis, l’Amérique centrale et du sud, l’Australie et l’Afrique sub-saharienne qui font particulièrement les frais de cette situation.

Après une enquête de 3 ans publiée en juin 2009, Greenpeace affirme que l’élevage bovin est responsable à 80% de la destruction de la forêt amazonienne[2]

L'élevage, grand consommateur de terres

Changements climatiques

L’élevage est responsable d’un fort pourcentage des émissions de gaz à effet de serre : 9 % du dioxyde de carbone, 37 % du méthane et 65 % des émissions d’hémioxyde d’azote. Comparativement aux protéines issues du soja, la production de protéines d’origine animale requiert jusqu’à 20 fois plus d’énergie fossile, provoque une émanation de phosphates et de rejets acidifiants sept fois plus élevée et quelque 100 fois plus de cuivre. Le recours aux biocides est six fois plus important pour la production de protéines d’origine animale que pour une production végétale. L’élevage est aussi en cause dans le problème des pluies acides, provoquées entre autres par le largage d’ammoniaque[3] . C’est sans compter la consommation d’énergie nécessaire pour faire parvenir les produits d’origine animale jusque sur nos tables : les tracteurs, le transport du fourrage et du bétail, la pasteurisation, les congélateurs…

Changements climatiques

Insécurité alimentaire

Ce n’est pas vraiment la faiblesse de la production alimentaire qui entraîne le problème de la sous-alimentation dans les pays pauvres mais plutôt l’accès à cette nourriture. On utilise les aliments pour nourrir le bétail plutôt que les humains qui en ont vraiment besoin. Ce gaspillage de ressources a des répercussions énormes sur la planète et favorise le renforcement de l’insécurité alimentaire mondiale.

Des risques pour la santé

Même si le coût environnemental des soins en matière de santé n’a peut-être pas été soupesé à ce jour, on devine sans peine que l’alimentation animale aggrave considérablement les risques de maladie tels que cancers, diabète, accidents cérébro-vasculaires…

Bien que depuis les dernières années, on ait pu remarquer une légère diminution de la
consommation de viande, la société, dans son ensemble, a encore trop peu tendance à privilégier une alimentation végétarienne. Puisque ce que nous choisissons de mettre dans nos assiettes compte véritablement pour l’environnement, il n’en tient qu’à nous de retrousser nos manches et de modifier nos habitudes… un repas à la fois.

Notes et références

  1. Water footprint and virtual water []
  2. En Amazonie []
  3. La volatilisation des déjections des animaux en stabulation constituent la principale source d’émission de NH3 []

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