L’être humain est-il conçu pour manger de la viande ?
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de Harvey Diamond
L’être humain est-il, par essence, conçu pour manger de la viande ? Cette question, étonnante aux yeux de certains, mérite pourtant d’être posée. En effet, au vu de certaines considérations d’ordre anatomique et physiologique, l’être humain serait sensiblement plus proche des mammifères herbivores que des mammifères carnivores. Lourde de conséquences, cette constatation pourrait venir remettre en question le régime alimentaire le plus courant chez les humains, soit le régime omnivore.
Bien que cette affirmation ne soit pas partagée par la majorité, nombreux sont les scientifiques et les naturalistes à avoir reconnu que l’être humain était, par nature, végétarien. Sous bien des angles, l’humain n’a pas la constitution et donc, pas les qualités d’un carnivore pour qui la chasse représente le seul moyen de survivre. En effet, contrairement aux grands prédateurs qui disposent de griffes qui leur permettent d’attraper et de déchirer, l’être humain se trouve plutôt démuni. S’il ne dispose pas d’une ouïe très fine, sa vision nocturne est également très limitée et n’est pas, physiquement parlant, conçu pour rattraper des proies en pleine course.
Selon Cuvier[1], Owen[2] et Darwin[3], l’homme s’apparenterait plutôt au frugivores car il ne dispose pas d’une cavité buccale faite pour la chasse et donc, pour la consommation de viande. En effet, l’ensemble des carnivores se caractérise par une large bouche bénéficiant d’une articulation à charnière simple. Chez ces animaux, les muscles faciaux sont particulièrement restreints car ils gêneraient justement l’ouverture de cette dernière. L’être humain dispose, au contraire, d’une bouche relativement petite mais surtout, présente une dentition peu adaptée qui lui permet de mastiquer mais non de déchirer, à la différence des principaux carnivores. Autre différence notable qui prouve que l’être humain n’est pas conçu pour chasser ni pour manger de la viande : la force de sa mâchoire est plus que moyenne.
Si l’homme est différent des carnivores, faut-il lui trouver des ressemblances avec les herbivores ? Les similitudes semblent, à première vue, beaucoup plus nombreux entre ces deux types de mammifères. En premier lieu, on note la présence de nombreux muscles sur le visage de l’être humain, ces muscles étant voués à la mastication. La mâchoire est, quant à elle, conçue pour écraser et pour broyer les aliments relativement faciles à mastiquer. A la différence des carnivores, l’être humain a généralement besoin de préparer et donc, de cuire la viande pour la rendre consommable.
En toute logique, la structure de l’appareil digestif des êtres humains est donc similaire à celle des herbivores. Contrairement aux carnivores qui se gorgent de viande grâce à un estomac à la taille particulièrement conséquente (la digestion se fera plus tard, au repos), les humains disposent d’un œsophage très étroit qui ne leur permet pas d’avaler de trop grosses quantités en même temps. Dans ce cadre, l’estomac de l’homme est peu acide alors qu’un estomac carnivore secrète une énorme quantité d’acide chlorhydrique pour faciliter la décomposition des protéines et, accessoirement, tuer les bactéries liées à la décomposition des chairs.
Les similitudes anatomiques entre les êtres humains et les herbivores se retrouvent également au niveau des intestins. En effet, si le gros intestin des carnivores est simple et court, l’humain dispose d’un gros intestin extensible et donc, beaucoup plus long. Contrairement à celui des carnivores, qui a pour rôle d’absorber l’eau et le sel, celui des êtres humains est responsable de l’absorption de l’eau, des différentes vitamines et a également un rôle à jouer au niveau de la fermentation des matières végétales fibreuses.
En conclusion, les êtres humains ne disposent pas des principales caractéristiques que l’on retrouve chez les carnivores. L’appareil digestif humain, similaire à l’appareil digestif herbivore, semble donc plus adapté à une alimentation végétarienne où la consommation de viande n’aurait plus sa place.
Notes et références
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